La gardienne

La gardienne a pour mission de s’assurer que les abeilles qui pénètrent dans la ruche font bien partie de la colonie, afin d’éviter le pillage de leurs réserves. Elles préviennent les soldats si besoin est.

Entre 12 et 25 jours, l’ouvrière s’oriente vers des tâches d’extérieur. Cela commence par la surveillance de l’entrée de la ruche contre les ennemis éventuels : mammifères, oiseaux ou autres insectes (y compris les abeilles d’autres ruches). Chaque abeille porte l’odeur de sa ruche qui sera ou non reconnue par la gardienne.

En cas d’alarme, la gardienne adopte une posture d’intimidation. Ensuite elle peut secréter des phéromones d’alerte qui amèneront le renfort des soldats. Finalement, la défense suprême consistera en une piqûre avec injection de venin. L’ouvrière qui a piqué avec son dard un ennemi en meurt.

La butineuse

La butineuse est chargée de récolter dans l’environnement proche les éléments nutritifs nécessaires à la colonie. Cette activité démarre à un âge moyen de 21 jours. C’est la distance parcourue en vol qui détermine sa longévité : si les fleurs sont loin de la ruche, elle ne rapportera pas beaucoup de nectar car il sera consommé dans le jabot en grande partie pendant le vol et l’abeille s’épuisera rapidement, alors que si les fleurs sont proches elle vivra plus longtemps et ramènera beaucoup de nectar à la ruche. (en général les abeilles peuvent voler jusqu’à 3 km à la ronde).

Pendant le vol la température du corps peut monter à 46°C, le trop plein de chaleur est redirigé vers la tête où il est éliminé en régurgitant des gouttelettes d’eau extraite du nectar( c(est un peu comme la transpiration chez l’homme)

Un seul contact avec le parfum d’une fleur suffit à ce qu’il soit inscrit dans sa mémoire.

La butineuse ayant trouvé un nouveau lieu de nectar est imprégnée de cette nouvelle fleur et de retour à la ruche, régurgite un peu de nectar pour faire goutter sa découverte, elle effectue ensuite une danse pour indiquer le lieu de sa précieuse nourriture : la danse frétillante des abeilles. La butineuse (éclaireuse) qui avait dansé dans la ruche, décrit de large boucle autour des fleurs où se produit la miellée en vol bruyant et laisse dans son sillage un bouquet odorant. Elle peut aussi diffuser autour du lieu de collecte, le parfum du regroupement (avec ses glandes de Nasanov), et trace aussi un véritable couloir aérien entre la ruche et les fleurs.

Les abeilles pondèrent le recrutement en fonction de la richesse de leur découverte et de l’aide dont elles estiment avoir besoin. Si l’une d’elle se rend compte que la source est en train de se tarir ou qu il y a trop d’abeilles ou du danger, de retour à la ruche elle interrompt la danseuse avec un son bref de 380 hz plusieurs fois accompagné de coup de tête.

L’abeille qui a bu tout le nectar d’une fleur, marque celle-ci d’un signal chimique pour prévenir les autres insectes qu’il n’y a plus de nectar ; le signal s’estompe à la même vitesse que la fleur renouvelle sa provision de nectar.

Pour préserver les ressources qu’elles ont découvert les abeilles marquent avec des odeurs les fleurs, ces odeurs sont répulsives pour les autres colonies et attractives pour les abeilles de sa ruche.

Le cerveau d’une abeille à la taille d’une épingle et ne possède que 960 000 neurones (100 milliards chez les humains), son organisme sophistiqué les rend néanmoins capables d’apprentissages. Elles apprennent et se souviennent des formes, des couleurs, des parfums des fleurs riches en pollen ou en nectar et des chemins invisibles qui les séparent de la ruche.

Au fil de l'évolution, les plantes ont développé différents moyens (parfum, couleurs…) d'attirer et guider les insectes vers le pollen. Sur le plan visuel, le rayonnement ultraviolet, dont l'énergie représente 5 % de la lumière du jour, tient une place essentielle : beaucoup d'insectes, notamment les Hyménoptères, dont font partie les abeilles, y sont sensibles, à la différence des humains.

Les résultats sont étonnants. Ils montrent que les couleurs florales vues sous éclairage ultraviolet sont parfois très différentes des couleurs vues en lumière du jour. Et que des fleurs distinctes mais de même couleur ont parfois, sous éclairage ultraviolet, des couleurs complètement différentes. Outre le plaisir esthétique qu'elles procurent, les photographies révèlent les repères et attracteurs visuels qui guident les insectes vers les organes floraux essentiels à la reproduction de la plante.

Les fleurs ne disposent pas seulement des odeurs, des couleurs et des formes pour attirer les insectes pollinisateurs. L'électricité entre aussi en jeu. En effet, quand une fleur (-) reçoit la visite d'une abeille (+) pour aspirer son nectar, elle perd automatiquement une bonne partie de sa charge électrique. Le champ électrique fonctionne donc comme un signal que la fleur donne à l’abeille. Si elle est chargée électriquement, cela veut dire que la fleur a du nectar. Sinon, qu'elle n'en a plus et que l’abeille ne doit pas la visiter. « La fleur ne peut pas décevoir les insectes. Elle a intérêt à ne pas mentir.

Il n'est pas rare de voir certains insectes pollinisateurs se succéder sur la même fleur. La durée de restauration du potentiel électrique varie d'une espèce végétale à l'autre et on ne sait pas si elle coïncide avec la production de nouveau nectar. « Certaines espèces délivrent de toutes petites quantités de nectar et sont visitées ainsi par beaucoup d'insectes, ce qui assure une meilleure pollinisation. D'autres au contraire fournissent beaucoup de nectar ce qui suffit à rassasier une abeille en un seul passage »,

De même pour le pollen : l’abeille se charge positivement en volant et en s’approchant des fleurs (négatives car reliées à la terre) : on peut voir les grains de pollen sauter sur elle avant qu'elle se pose.

Bref, nous avons encore beaucoup de choses à apprendre sur le lien entre les fleurs et les abeilles….