Par rapport à la reine et aux ouvrières, le faux bourdon possède d’autres signes distinctifs :
(

  • De gros yeux. Les yeux du faux bourdon comptent 8 000 facettes contre 5 000 seulement pour les ouvrières (pour mieux repérer une reine au milieu de 500 à 1000 autres bourdons, et ne pas se faire attaquer par les oiseaux ou autres prédateurs qui peuvent être attirés par cette nuée) .
  • Ses antennes, plus longues d’un segment 10 fois plus de capteurs que celles des ouvrières, (ce qui permet de sentir les phéromones d’une jeune reine de très loin).
  • Il ne possède pas de dard, il ne peut pas se défendre et sera jeter hors de la ruche avant l’hiver.
  • Il a une langue courte, il ne peut donc pas butiner.

Dans une ruche, le faux bourdon se reconnaît par sa morphologie. En fait, il doit son appellation à sa forme assez proche du vrai bourdon, notamment au niveau de la taille. Un abdomen beaucoup plus arrondi et plus gros comparé à celui des ouvrières fait qu’il pèse approximativement deux fois plus lourd qu’une butineuse : en moyenne 220 mg contre 100 mg seulement pour la butineuse.



Normalement, les reines ne pondent des œufs non fécondés qu’à partir du mois de mars.

La cellule d'un œuf mâle est environ 1/3 de fois plus grosse qu'une cellule d'abeille.

La ponte d'un œuf non fécondé donne obligatoirement naissance à un mâle (parthénogenèse). Les mâles n'ont donc pas de "père" direct mais un "grand-père", ce qui est important de retenir (peu de consanguinité contrairement à ce qui se dit ou lit).

L'œuf de mâle (comme l'œuf de femelle demande 3 jours pour éclore), la larve sera operculée 6 à 9 jours après l'éclosion de l’œuf, le faux bourdon naîtra 21 jours après l'éclosion de l'œuf soit à partir du 24ème jour qui suit la ponte. Il est à noter que selon l'urgence et le besoin, le mâle peut naître 24 à 26 jours après la ponte.

Il faudra compter une bonne quinzaine de jours pour qu'il commence à atteindre sa maturité sexuelle mais il ne devient vraiment fécond qu'à partir du 21ème jour.

Contrairement aux ouvrières, les mâles sont incapables de se nourrir seuls les premiers jours de leur vie. Ils seront donc nourris par les ouvrières avec un mélange de bouillie larvaire et de miel. Après quelques jours, les faux-bourdons commencent à s’alimenter seuls en puisant directement dans les réserves de miel (ils mangent 2 à 3 fois plus que les ouvrières).

Premiers vols : Ils effectueront leurs premiers vols entre le cinquième et le huitième jour. Même si la plu-part sont fidèles à leur souche, tous ne reviendront pas à leur souche car ils sont acceptés dans n’importe quelle ruche, ce qui permet d’avoir au sein d’une même colonie une grande diversité génétique et évite de cette façon les problèmes de consanguinité. Un mâle peut ainsi voler de ruche en ruche, de rucher en ru-cher. C’est seulement entre le douzième et le quinzième jour, que les faux-bourdons commenceront à effectuer des vols jusqu’aux aires de congrégation.(mais cette particularité peut faire passer le varroa de ruche en ruche)

Pour effectuer son vol nuptial, la reine se dirige vers une aire de congrégation des mâles. Ces lieux soulè-vent encore beaucoup d’inconnues pour les chercheurs. Nous savons qu'elles se situent dans un des espaces aériens de dimension très variable allant de 30 à 200 m de diamètre et situées entre 10 et 40 m du sol. Ces espaces sont perpétués d'année en année, de génération en génération. Ils peuvent être fréquentés par des milliers de mâles, qu'il y ait une reine ou non.

Avoir son rucher près de ces zones évite aux reines un voyage long et périlleux. Le faux bourdon meurt quelques minutes après son accouplement avec une reine. Son système reproducteur reste effectivement accroché à la reine à l’image d’une ouvrière qui perd son dard après avoir piqué.

En fin de saison, les abeilles récoltant de moins en moins de nectar, et la période de fécondation terminée, les faux-bourdons sont impitoyablement chassés des colonies. Les ouvrières leurs refusent l'accès et les font sortir de la ruche, certaines n'hésitant pas à aller jusqu'à les piquer s'ils se montraient trop insistants. Les mâles s'engourdissent très vite en dessous de 25°C,ils ne peuvent pas se nourrir de nectar car ils ont une trop courte langue et meurt rapidement.

Seules les colonies orphelines acceptent un certain nombre de mâles beaucoup plus tard en saison.

Leur durée de vie varie d’un à deux mois.

Le faux bourdon est souvent considéré comme un parasite du fait qu’il ne participe pas aux travaux de la ruche dont le butinage et la construction des rayons. Le rôle de ce mâle de l’abeille se trouve dans la reproduction. Mais il semblerait qu’il est un rôle de régulateur de l’humeur de la ruche (les ouvrières étant plus calmes et plus travailleuses en présence de ces messieurs), ils semblent aussi aider à la chauffe du couvain.

Les cires pré gaufrées que nous utilisons généralement sont adaptés pour faire des alvéoles d’ouvrières, les cellules de mâles seront fabriquées en périphérie, mais pas spécialement adapté pour.

Certains apiculteurs installent des cadres pour les mâles :

Pour faire un cadre à mâles, il vous suffit de couper une cire gaufrée au 2/3 et de la fixer sur un cadre. Vous placerez celui-ci en bordure de couvain et les abeilles le bâtiront aux 2/3 supérieurs en cellules d’ouvrières et au 1/3 inférieur en cellules de mâles. Vous pourrez aussi utiliser des cires à mâles vendues dans le commerce. Une cire à mâles représente 650 cellules/dm² contre 800 cellules/dm² pour une cire d’ouvrières.

Il existe aussi des cadres à jambage.

Observation d’un apiculteur : « j’ai pu constater avec la technique des cadres à jambage, que mes abeilles ont pro-duit plus de miel et qu'elles n'ont pas été touchées plus que les autres par le varroa. J'ai constaté également que les reines vivaient en moyenne une saison de plus que les ruches témoins, et cela s'explique parfaitement. En pondant d'avantage de mâles au cours de sa vie, la reine économise grandement sa spermathèque puisque les œufs mâles ne sont pas fécondés. Enfin, je puis affirmer maintenant que les cellules à mâles ne sont pas construites et rebutées dans le bas des cadres ou sur un bout de coté, mais là où les abeilles ont envie de les construire. Cela peut-être aussi bien en plein milieu du couvain femelles que sur un tiers du cadre, ce qui au fond, apporte de la chaleur au couvain d'abeilles. Les mâles jouent donc un rôle prépondérant dans la thermorégulation du couvain et contribuent à un équilibre remarquable des colonies. »



Le varroa se développent davantage dans les cellules mâles (car ils restent plus longtemps en phase de pupe et la femelle varroa peut donc davantage se multiplier avant la sortie de l’imago), certains apiculteurs mettent des cadres pour la fabrication des cellules mâles puis ils détruisent les cellules avant que les faux bourdons ne naissent pour éliminer le varroa qui se trouvent à l’intérieur des cellules. Mais …. Ils détruisent aussi la colonie de mâle….



Des études ont montré qu’il apparaît clairement que lorsqu’un faux-bourdon est parasité dès son stade larvaire par une ou des femelles varroas, il subit un net handicap à la production de spermatozoïdes. Les mâles, ayant été parasités par une femelle varroa, produisent en moyenne une quantité de spermatozoïdes inférieure de 44% par rapport aux mâles non parasités. Un faux-bourdon ayant été parasité par deux femelles varroas subit une production de spermatozoïdes inférieure de 53%.

En ce qui concerne les différences constatées en performance de vol, les influences ne sont pas flagrantes entre des mâles non parasités et des mâles parasités par une femelle varroa. En revanche, pour les mâles parasités par deux femelles varroas, les performances de vol se voient amoindries de 67% en moyenne.